Hideo Kojima dévoile Decima, la collaboration entre Kojima Productions et Guerrilla Games

À l’occasion du PlayStation Experience, Hideo Kojima a dévoilé la collaboration entre Guerrilla Games et Kojima Productions. Les deux studios travaillent ensemble sur l’évolution du moteur graphique de Death Stranding.

Deux jours près son apparition aux Game Awards 2016, Hideo Kojima était invité sur la scène du PlayStation Experience pour discuter de Death Stranding, le nouveau jeu de Kojima Productions, avec Mark Cerny et Hermen Hulst.

Une nouvelle version du second teaser de Death Stranding

Une nouvelle version du teaser avec Guillermo del Toro et Mads Mikkelsen a été diffusée pour l’occasion. Si les événements sont identiques à ceux du teaser des Game Awards 2016, une chanson rythme désormais les cinq minutes du trailer. Comme pour le premier avec Norman Reedus, Hideo Kojima a choisi un morceau du groupe islandais Low Roar, baptisé « Easy Way Out », tiré du même album « 0 » que « I’ll Keep Coming ». Hideo Kojima assure qu’en écoutant cette nouvelle version, les joueurs auront une autre vision du trailer. Avis aux collectionneurs, ces deux titres seront regroupés sur un vinyle en édition limitée.

Le Japonais est revenu sur sa la façon dont il a découvert Low Roar. Alors qu’il voyageait en Islande, il y a quelques années, Hideo Kojima rencontra un membre d’un groupe local appelé « Kimono », le « Joy Division » islandais. Décidé à acheter le CD du groupe, Hideo Kojima s’est rendu dans une boutique de la région. Dans le magasin, les notes de Low Roar arrivèrent jusqu’aux oreilles du Japonais qui n’hésita pas une minute à se procurer l’album. Hideo Kojima l’écouta beaucoup par la suite. Il apprécie de nombreux titres mais « I’ll keep coming » reste l’une de ses chansons préférées, si bien qu’il s’était promis de faire quelque chose avec ce titre-là.

Hideo Kojima dévoile Decima, la collaboration entre Kojima Productions et Guerrilla Games
Hideo Kojima tenant dans ses mains le vinyle « Death Stranding » de Low Roar

La mocap de Guillermo del Toro, Mads Mikkelsen et Norman Reedus

Depuis des années, Hideo Kojima est un fan de Mads Mikkelsen. Voulant le rencontrer à tout prix, le Japonais n’hésita pas à demander le numéro de téléphone à son ami, le réalisateur Nicolas Winding Refn. C’est ainsi que le Japonais et le Danois se sont rencontrés pour la première fois. Quant à Norman Reedus, Hideo Kojima a pu entrer en contact avec lui grâce à Guillermo del Toro. Ce dernier est un ami de longue date du Japonais. Un jour, Guillermo del Toro semblait un peu triste d’apprendre par Hideo Kojima que Norman Reedus allait incarner le personnage principal dans son nouveau jeu, comme s’il avait l’impression d’avoir été oublié. C’est pour cette raison que Hideo Kojima lui a proposé de jouer, lui aussi, un personnage dans Death Stranding.

« De nombreuses heures ont été nécessaires pour le scanning 3D [de mon personnage] sur Death Stranding. On a fait ça pendant un week-end, mais ça en valait la peine ! » – Guillermo del Toro

Guillermo del Toro a donc été scanné intégralement de la tête aux pieds, portant différents vêtements. De très nombreuses expressions faciales ont été également enregistrées. Toutefois, le réalisateur mexicain ne jouera pas son personnage. Hideo Kojima ne veut pas prendre trop de temps à Guillermo del Toro qui en manque déjà cruellement pour réaliser ses prochains films. Un acteur animera donc le modèle 3D de Guillermo del Toro. C’est probablement la raison pour laquelle son nom n’apparaît pas au générique de fin du teaser.

Mads Mikkelsen et Norman Reedus ont également été scannés intégralement. En revanche, ils joueront bien leurs personnages en séances de motion capture. Hideo Kojima confirme que des femmes rejoindront le casting. Mais il ne souhaite pas en dire davantage pour le moment. Si Norman Reedus incarne le héros principal de Death Stranding, Mads Mikkelsen en sera bel et bien l’antagoniste principal. Pour faire patienter les fans d’ici la sortie lointaine du jeu, Hideo Kojima a semé de nombreux indices dans les deux trailers. Il adore observer les joueurs en train d’élaborer des théories.

Ces photos ont été prises quand nous avons effectué le 3D scanning. Je n’étais pas sûr de ce que ça allait donner tant que je n’avais pas vu Mads Mikkelsen habillé dans une tenue de combat. Au final, ça lui va tellement bien que j’en ai été le premier surpris. Pourtant, c’est moi qui l’ai choisi pour le casting. – Hideo Kojima

Decima, le moteur de Death Stranding

Jusqu’à ce jour, Hideo Kojima était particulièrement discret sur le moteur graphique choisi par Kojima Productions. Au cours de l’année, le Japonais a beaucoup voyagé pour trouver le moteur qui convenait à ses projets. C’est finalement « Decima » qui a été choisi. Pour en parler, Mark Cerny (l’architecte de la PS4) et Hermen Hulst (le directeur manager de Guerrilla Games) ont rejoint Hideo Kojima sur la scène du PlayStation Experience.

« Decima » est le nom du moteur graphique de Guerilla Games. Il ne s’agit pas d’un nouveau moteur, mais d’une évolution. Les titres précédents, comme Killzone, ont tourné sur ce moteur avant que celui-ci n’évolue pour devenir Decima. Il est également le moteur actuel de Horizon Zero Dawn, le prochain jeu de Guerrilla Games. « Decima est un moteur incroyable » déclare Hideo Kojima. « Il est très bien pensé pour les jeux à monde ouvert. C’est grâce à lui que les teasers de Death Stranding peuvent tourner en temps réel sur une PlayStation 4 Pro. » Hermen Hulst précise à plusieurs reprises que Decima n’est pas qu’un simple moteur technologique. C’est une véritable philosophie de jeu. Le voyage technologique que Hideo Kojima avait entrepris, plus tôt dans l’année, n’avait pas comme seul et unique but de dénicher le moteur graphique de Death Stranding. Il lui fallait aussi trouver une équipe avec laquelle Kojima Productions pouvait s’entendre pour collaborer.

Guerrilla Games fut très vite un choix évident pour Hideo Kojima et Mark Cerny. L’architecte de la PS4 souligne, en effet, que les deux studios partagent quelques points communs. Par exemple, ils offrent tous les deux une véritable liberté créative aux développeurs clés de leurs équipes respectives. Pour justifier son choix, Hideo Kojima raconte une anecdote qui le toucha beaucoup. Lors de sa visite chez Guerrilla Games à Amsterdam, Hideo Kojima reçu une petite boîte en cadeau. Dans celle-ci se cachait le code source de leur moteur graphique. Avant même que Hideo Kojima ne signa le premier contrat, Guerrilla Games lui offrait déjà ce cadeau qui symbolisait toute la philosophie du studio hollandais. « J’ai été très touché par ce présent, mais j’ai aussi compris que Hermen Hulst était un fou » ajoute Hideo Kojima en plaisantant.

« Nous essayons de viser haut. Mais les gars de Guerrilla visent encore plus haut. Nous leur avons expliqué que nous voulions viser la lune pour aller sur mars. Et ils nous ont répondu : ‘Allons plutôt sur Jupiter ensemble !’ » – Hideo Kojima

Dans une industrie créative comme le jeu vidéo, partager son travail avec d’autres studios est une expérience très enrichissante, explique Hermen Hulst. La collaboration entre Guerrilla Games et Kojima Productions a très vite évolué dans quelque chose de plus profond. Le moteur graphique du studio hollandais existait depuis un certain temps, mais il n’avait pas de nom. Comme il représente une véritable philosophie pour Guerrilla Games et Kojima Productions, le choix de son nom ne s’est pas fait à la légère. Si Decima est une déesse gréco-romaine, ce nom figure aussi dans les livres d’histoires japonais et hollandais.

Decima se prononce « Dejima » en japonais qui signifie « île extérieure ». Au cours de la période Edo, il y avait un temps où les échanges commerciaux avec les pays étrangers étaient interdits au Japon, à l’exception de l’île artificielle de Dejima située dans la baie de Nagasaki (île de Kyushu). Pendant 200 ans, les Japonais ont échangé avec les Hollandais sur cette île. « La prochaine fois qu’on va à Nagasaki, je veux voir cette île » s’exclame Hermen Hulst. « Savais-tu que des mots japonais ont des racines hollandaises » lui répond Hideo Kojima. « Randoseru, par exemple. » [Un Randoseru est un sac a dos rigide utilisé par la plupart des écoliers.]

Guerrilla Games a toujours été reconnu pour la beauté de ses jeux. Selon Hermen Hulst, Decima est capable d’apporter des détails et des richesses incroyables dans des mondes ouverts. Et le moteur ne cesse d’évoluer grâce aux travaux des deux studios. En effet, bien que le moteur graphique soit le même, Kojima Productions et Guerrilla Games travaillent différemment sur leur jeu. Pour Death Stranding, Hideo Kojima cherche quelque chose de réaliste. Pour se faire, il porte une attention toute particulière sur les éclairages, comme dans le Fox Engine en son temps. Pour étudier les éclairages, KojiPro a modélisé une salle de réunion de leur bureau, appelée la « Glass Room ». Tous les ajustements que Kojima Productions apporte à Decima sont évidemment partagés avec Guerrilla Games, et inversement. Le moteur évolue donc deux fois plus vite grâce au travail des deux studios. Aujourd’hui, il y un studio satellite de Kojima Productions chez Guerrilla Games à Amsterdam.

Geoff Keighley demande alors à Hideo Kojima s’il compte réaliser un personnage avec les traits de Hermen Hulst dans Death Stranding. « Peut-être » répond en anglais Hideo Kojima. Le Hollandais jubile mais supplie le Japonais de ne pas incarner le personnage qui se trouve dans le tank du second teaser. « J’ai une idée » répond alors Hideo Kojima. « Tu sortiras de l’océan, et tu offriras une boîte à Norman Reedus avec le code source de Decima à l’intérieur » [rires]. « Il ne faut pas oublier Mark Cerny » lance alors Geoff Keighley. « Marc sera le personnage qui accompagnera Norman Reedus sur sa moto » continue de plaisanter Hideo Kojima. « Ou peut-être pas… » conclu Marc Cerny en souriant.

Hideo Kojima dévoile Decima, la collaboration entre Kojima Productions et Guerrilla Games

Galerie

Vidéo : Death Stranding – Panel Discussion / PlayStation Experience 2016

A propos Sheen et Polo 7 Articles
Il arrive parfois que Polo et Sheen travaillent ensemble sur un même article. L’adage ne dit-il pas que l’union fait la force ? À moins que ce ne soit « on ne change pas une équipe qui gagne. »

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